SANS ELEPHANT
Dans une chambre aux murs lisses,
je parle à mes mains,
je leur raconte ma déception :
aux fenêtres il n'y a pas de rideaux et ainsi,
point d'éléphants pour me garder.
Parfois je repense à ce message
que tu ne m'as pas donné, que,
peut-être, je ne verrai jamais.
Je vais bientôt partir pour les sommeils artificiels
qui préludent le viol des corps.
Peut-être n'en reviendrai-je..
et il me restera longtemps le regret de cette lettre
écrite de ta main, mots de la fleur des fleurs du mal,
que je n'aurai pas vus..
Oh! Quel est ce fluide mystérieux qui subsiste au poète,
infiltre les interstices de son papier,
propage de main en main son baume,
dont la couleur émeut tant mon esprit ?
Mais je sens que la voix du monde
va bientôt s'éteindre
avec, en mon âme, comme une fontaine muette
d'une eau qui n'a pas trouvé son chemin,
ouverte aux courants d'air des grands espaces...
Mardi 15 septembre, cl. Wulfran, 10h30