DEUX EAUX TRES PURES
Images de la ville qui s'efface à coup d'estompe
il me revient la campagne,
les jardins d'automne où la pivoine en fleur
porte dans son cœur de pétales carminés
les perles de rosée du nouveau matin.
Touffue sur sa tige et ses feuilles d'un vert profond
elle subjugue le femme qui se promène dans son jardin
et la regarde à travers les draps de brume.
Devant tant de beauté les larmes lui viennent aux yeux
et ce sont deux eaux très pures qui se contemplent longuement.
Dans l'intime du logis, près de la cheminée,
une table en chêne massif
est dressée de ses verres et ses assiettes
entre lesquels le chat glisse sans bruit
tel un nuage que l'on n'entend ni venir, ni partir.
Pourtant cette fois le temps est à l'orage :
une chute, l'éclair d'un éclat cristallin
un verre se brise.
La paix fut lente à revenir.