« Le souvenir, c'est la présence invisible »
(Victor Hugo, Océan prose).

DANS LES PLIS DES FLAMMES BARBARES
Dans les plis des flammes barbares
ma fatigue escalade le soir,
liqueur lourde et durcie,
adhérente comme la sève d'un cerisier blessé.
Dans cette meurtrissure
ton souvenir est cette présence invisible
au creux de mon écriture
qui hante les recoins de mon style
et apporte l'été à l'hiver de mes mots
ces passants mystérieux de mon âme.
Quand j'enfouis mes mains
dans la source des minces nuits de métal
qui étincellent comme des poignards mis à nus,
tout mon corps frissonne de remords
devant tes reproches inachevés.
Depuis ton départ, ma vie s'est endormie
telle une vieille vague perdue,
pétrifiée dans son orgueil végétal
au milieu de tous les infinis.
Jean-François Pique,
2011