L'AMBRE DU VIN.
Le vin est un magicien
qui, dans les vapeurs de ses manches, chancelle les raisons
puis, sur quelque mouvement en soi
- l'hypnose -
qui plaque à la bouche
ses lèvres impérieuses,
son souffle de langueur
et transfuse à l'âme
les abandons de l'oubli,
les vertiges de l'évanescence des bords...
Mais sache-le,
l'âme du vin est vorace
qui en l'assoupi
mange les foies
et croque le nerf.
Et plus tard,
trop tard,
quand la maison sera vide,
quand les murs seront si lézardés qu'ils rayonneront les nuits intérieures,
il ne servira de rien
de tambouriner à la porte
de l'antre, de l'amble, de l'ambre du vain.