Qui crée e(s)t quoi ?

Peut-être ce qui le poursuit de son impossible pureté
- sa possible impureté -
une abstraction qui n'a pas de visage..
Tout lacérer, jeter au feu, quel soulagement !
Aujourd'hui encore S. ne peint pas
pas pour elle, et 
lae toile est sans l

Où est ce sous-masque,
sous la lutte éternelle du pus et de l'or ?
impossible absolu :
noir sur noir, - mystère du rapace au manteau de la nuit ;
blanc sur blanc, - acculé immaculé.
Sauf cette réalité incessante
lutte de la chair rouge et du rouge végétal.
Atteindre à la vérité de l'être ?
impossible ! peine perdue !
    Mais somme toute nous n'avons rien d'autre à faire...

Ah ! se vautrer dans le mauvais
    vache à lait
    va cheval laid
    vache valet va vêler..
    eh, maman, c'est comment dessus ?
    c'est pire !
Et c'est le cher de sa chair,
trituré de masse âcre,
peau de l'erreur esthétique
est-ce mes tiques ?
y-a-t'il ici aime qui toile ?
Et pour se consoler on dit :
     « il y a un petit défaut là »
sans dire que le là c'est le tout
(au fond je change le là c'est tout)
si ce n'est à moi seul ?

L'artiste ? non sous lard et triste oui !
et tous ceux-là qui trouvent ça beau !
Aujourd'hui
S. peindrait-elle ?
rS. veut je ne sais quoi
8  musique hors de portée
à l'.


Et l'on pave les heures de son insatisfaction,
toile après toile
pile d'injustes jutes
mensonges délibérés du pinceau avec lequel on se fouille le coeur.
Toutes les humeurs s'entremêlent :
l'eau dans l'oeuf
de coeur et oeil

vitreuses à sauter de joie
comme écharde au retrait du regard.

Ah ! la dissonance du point,
son raillant l'oeil,
estafilade au cri inhumain, inaudible..
  abstraction de l'abstraction
si proche et éloignée,
entre essence et vide de la présentation
s'approcher si près,
à un cheveu,
un epsilon,
un fragment de fragment d'atome,
et ne produire encore qu'un inexpressif,
un lamentable,
pourtant si près de cela,
l'essence de tout art depuis le fond des temps,
	l'évidence...

R.E. peindre ?
S. qui ? est-ce toi ?  et _. quoi ? et toi qui ?
L'odeur d'une sente
babille un rêve d'humain : le mouvement ample
d'un long cil qui caresse le tableau,
cil d'une chatte ! d'une panthère !! d'une peintresse !!!
Et pour lui, la prêtresse anime des couchers de soleil,
son heure préférée,
heure des carmins rutilants,
où chacun est assis en rang,
fasciné par l'oeuvre qui se devine derrière l'horizon
cet immense spectacle de carnage,
tous les soirs, comme une drogue apaisante
car derrière, on cuit et on égorge
mais quoi ?

    (de) qui ne crée reste coi.