Tango
Le tango, on ne l'apprivoise pas...
c'est lui qui nous lie, nous fait et nous défait,
nous délie.
Nous pensons en être les maîtres,
Mais nous n'en sommes que les Amants,
Le temps d'une chanson,
D'une plainte et d'une étreinte.
La guitare qui m'accompagne me suit en
silence et jalouse les courbes offertes de mon corps.
Elle se sait ma rivale mais ne s'en soucie pas...
J'entends des pas glisser contre le sol, des talons complices
de femmes résonnent parfois.
Magiques et magnifiques.
La musique m'entoure, me rassure et m'encourage.
Langoureuse, on pourrait la penser mélancolique, elle
ne l'est pas, car un rythme plus vif la rend soudain
tumultueuse. Elle est ruisseau paisible
et torrent déchaîné, elle est passion.
Une main vient enserrer la mienne, et le
regard d'un homme m'invite à danser. Ses
pas me guident, ses yeux me disent l'amour
et son corps exprime l'envie.
Les couples se frottent, s'enlacent,
se séparent puis se réunissent.
Ils jouent ensemble la mélodie du Tango.
la musique les accompagne. tel un voile de
dentelle noire, elle se pose et dévoile la
beauté qui est en eux.
...Hasard d'un pas...
Soufflé ou libéré par une improvisation, le galbe
d'une jambe de femme se faufile et surprend
l'homme
Suspendue par une impulsion, elle se lance en
arrière et devient tension.
Le tango comme la séduction, s'autorise parfois
à être taquin; sa douce mélodie m'a conquise
Sa sensualité, sa tendresse et ses passions
Nous nous sommes découverts l'un l'autre
Et nos deux corps s'unissent,
Ils jouent l'éternelle partition de leurs émotions
Je m'abandonne à lui, à sa
danse des sens...
Yolande Gerstenmaier