Raymond Ipoliti

APRES LA MORT
 
La senteur de ton corps imprégnée dans le mien
la rondeur de tes hanches enserrée dans mes mains
souvenir de ces nuits où le ciel suspendu
regardait haletant plonger nos deux corps nus,

c'est tout cela , vois-tu, qui scintillait en moi
bien plus riche que l'or, bien plus doux que la soie
si je devais mourir et quitter tout cela
jeter l'ancre soudain, surtout ne me plains pas,

puisque je reviendrai, j'en ferai une loi,
afin de te revoir une dernière fois
poser sur tes lèvres, mue en papillon
le pistil d'une fleur qui porterait ton nom

si donc mon coeur transi de t'avoir tant aimée
s'arrêtait tout soudain, et ma vie s'estompait
te laissait malgré moi, venait à disparaître,
laisse le papillon rentrer par la fenêtre.
 
Raymond Ipoliti