La stèle de la terre
Il était une fois, assis face à la ligne d'Infini qui
sépare l'Ombre de la Lumière, un Poète.
|
||
Dix mille autres années de méditation lui révélèrent
le principe de la Dualité contenu dans le chiffre un,
comme dans toute chose. Alors, du chiffre premier, il
tira le nombre DEUX.
|
||
Puis de deux, le nombre TROIS. Le jour ne contient-il pas
le matin, le midi, le soir, et le temps, le passé, le présent,
le futur ?
|
||
Sur l'axe de l'Unité originelle, il accrocha le MONDE,
entre le Temps et l'Espace, comme sur sa branche une feuille
unique se balance au-dessus du vide.
|
||
Ensuite, il peignit le soleil, le posa au-dessus de
l'horizon. La première AUBE éclaira le monde.
|
||
Parce que l'oeuf est l'aurore d'une
vie, il donna aux deux mots le même son.
Au soleil, il dessina une compagne, la lune. La LUMIERE qui jaillit de leur rencontre fut si intense, qu'il dut séparer les deux astres.
A l'un, il attribua l'empire du
jour; à l'autre, ainsi qu'aux dix mille étoiles
nées de leur union, le royaume de la nuit.
|
La suite de ce magnifique texte se trouve dans le livre
de Pierre Aroneanu
Le Maitre des signes.
...«A l'origine était le Verbe et le Verbe s'est fait chair» prend ici son vrai sens. (introduction de J.Pimpaneau). |